Le mot « rose », daté en français du début du
12ème siècle, est un mot dérivé du latin
rosa, rosae (substantif féminin) qui désignait aussi bien la fleur que le rosier lui-même.
Les spécialistes distinguent généralement les « roses anciennes » des « roses modernes ». Les premières sont généralement les cultivars (variétés de plantes obtenues en culture) datant d’avant 1867. Parmi celles
qui sont encore cultivées figurent les « roses de Damas » (
Rosa damascena), hybrides naturels apparus en Asie Mineure, croisements de
Rosa gallica et de
Rosa phoenicia. Il
se dit que les « roses de Damas », originaires de Damas, Syrie, furent introduites en France par Robert de Brie à son retour de croisade en 1254. Elles comptent un grand nombre de variété dont la « Rose de
Puteaux » cultivée surtout pour ses pétales séchés.
La rose de
Puteaux était au 19ème siècle cultivée à
Puteaux sur
des champs entiers pour les besoins de la pharmacie et de la parfumerie. Une rue des rosiers existe à
Puteaux, pour rappeler les champs de rosiers qui y existaient.
Leurs essences étaient très réputées puisque
les rosiers de
Puteaux fournissaient des usines à parfum pour le Chevalier d'Orsay (aux Bouvets), Caron (rue de la République), Lentheric (à la Défense), Coty (au pont de Suresnes) et Roger Gallet (Levallois).
La culture des rosiers se pratiquait sur le haut de
Puteaux (plateau à la limite de Nanterre, les quartiers des Bouvets et Charles Lorilleux).
Les pharmaciens utilisaient le suc des roses dans la composition de leurs collyres pour les affections de la vue, et les parfumeurs en extrayaient une huile essentielle destinée notamment à parfumer le " cold cream ".
Elle était également appréciée en cuisine.
Dans le « Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales », écrit en 1874 et dont l'auteur est anonyme, la rose de
Puteaux est citée :
...« Par opposition à l'expression de Roses rouges, on a souvent employé celle de Roses pâles pour les espèces dont les pétales sont d'un rose plus ou moins clair le centre est plus foncé généralement que la périphérie). Ce sont d'abord la Rose à cent feuilles (Rosa centifolia L.), dont les principales variétés sont la R. des peintres, de couleur assez vive
et peu double; puis la R. de Hollande ou Grosse R. à cent feuilles, à fleurs plus doubles et moins larges, et enfin la R. mousseuse, dont les pédoncules, réceptacles et sépales, sont plus ou moins chargés
d'aiguillons mous, glanduleux, collants, rameux et rougeâtres, odorants. C'est aussi comme variété de la même espèce que plusieurs auteurs considèrent le Rosier de Damas (R. damascena L.), plus justement regardé comme espèce distincte par la plupart. A Paris, on préfère à toutes les autres roses pâles, en raison de
la suavité de son parfum, une forme du R. damascena qui était abondamment cultivée autour de Puteaux et au Mont-Yalérien. Aussi l'appelle-t-on souvent R. de Puteaux, et encore R. des quatre saisons, de tous les mois, etc. Elle peut, en effet, fleurir deux fois l'an, au commencement et à la fin de l'été, d'oùle nom de R. bifera qui lui a été donné par le célèbre peintre Redouté mais le fait n'est pas constant...
...
Le R. damascena est une espèce d'Orient; on a prétendu, sans preuve certaine du fait, qu'il n'était pas non
plus connu en Europe avant les croisades... »