Histoire(s) - La garde nationale de Puteaux

Création de la Garde Nationale de Puteaux par François Texier

Création de la Garde Nationale en France

La Garde Nationale est créée à la Révolution.
La Garde Nationale est le nom donné, lors de la Révolution Française, à la milice de citoyens, formée dans chaque ville, sur le modèle parisien en 1789.    
Elle a existé sous tous les régimes politiques de la France, jusqu’à sa dissolution, au lendemain de la Commune de Paris en 1871.
La Garde Nationale est l’héritière de la Garde Bourgeoise de l’Ancien Régime qui avait pour missions de protéger les biens et les personnes.

Chaque année les Gardes se réunissent dans chaque paroisse  pour élire leur capitaine et les sous-officiers. Les capitaines élisent l’état-major de la région. Les grades sont les mêmes que ceux des troupes de ligne.   

Le 15 juillet 1789, le roi Louis XVI nomme le Marquis de La Fayette, comme commandant en chef de la Garde Nationale Parisienne.    
L’uniforme  de la  Garde Nationale  est obligatoirement, bleu, blanc, rouge : Habit bleu parements et revers écarlates, veste et culotte blanches.

Le 21 septembre 1792 la France devenait une République.
Les drapeaux étaient souvent  tricolores et portaient la devise : « Le Peuple Français, la Liberté ou la Mort » ; après la destitution du Roi en 1792, ceux qui portaient des attributs royaux furent détruits ou modifiés par suppression de ces attributs.  

Le 25 aout 1871, suite aux événements de la Commune de Paris, fut votée la dissolution de la Garde Nationale dans toutes les communes de France.

Création de la Garde Nationale de Puteaux

Les registres des délibérations du Conseil Municipal de la Commune de Puteaux nous donnent tous les renseignements nécessaires sur sa création et son fonctionnement (Sources : Archives municipales de Puteaux)

Liste des délibérations :

02 mai 1790 : Formation de la Garde Nationale de Puteaux

Document original :
Page 1

Page 2
Page 3

Transcription du document ci-dessus :

L’an mil sept cent quatre-vingt-dix, le deux mai

A une heure de relevée, nous Nicolas DUVAUX secrétaire de la municipalité de Puteaux soussigné à la réquisition de Monsieur Guillaume NEZOT Maire et de Messieurs les Officier Municipaux, nous nous sommes réunis sur une place vague nouvellement choisie et nommée par nous Champs de Mars, pour former et instruire notre troupe nationale ou étant sont sont comparus Messieurs Jacques Gilbert, Pierre Philippe, Guillaume ILBONT, Pierre Daniel MARTIN, Jean Germain LEJEUNE, Antoine CERTAIN, Pierre MERMIER, Jean Jacques Jullien, Ambroise POTRIEUX, Jean Jacques BALLAGNY, François GROMET, Guillaume BAROT, Jean Baptiste DERNER, Pierre Charles MARTIN, Bernard MARTIN, Jacques NEZOT, François PONTHAUX, Pierre Jean Jullien, Pierre Jean fils, Gérôme BALLAGNY, Etienne LEBRUN, Guy MARCHAND, Jean Baptiste DUCHEMIN, Pierre Gilbert, Jean Baptiste BÉGÉ, Pierre GROMET, Lejeune, Le nommé Blanchet, Félix L’EVINE, François Denis, Louis MENIER, Pierre NEZOT. Et autres habitants citoyens actif composant la majorité de la commune de la paroisse de Puteaux, en présence du maire des officiers municipaux procureurs et notables composant le Conseil de la Commune.

Lesquels ont dit qu’en exécution et pour satisfaire au procès-verbal et décret de l’Assemblé Nationale du dix août dernier. Que toute municipalité du Royaume tant dans les villes que dans la compagne veilleront au maintien de la tranquillité générale, et que sur leur simple réquisition, les milices nationale seront obligées de se rendre à leur ordre. Et qu’à la réquisition du sieur Guillaume NEZOT Maire, Guillaume Julien, Antoine Jean, Pierre NEZOT, Martin MARTIN, et Charles François David tous Officiers Municipaux, et Charles Louis BARBU Procureur de la Commune, et des Notables composant le dit Conseil de ladite Commune. Le dimanche deux mai à l’issue de la messe Paroissiale, l’assemblée a été convoquée et annoncée au son de la cloche et de la caisse en la manière accoutumée pour procéder à la formation d’une Milice et Garde Nationale réglée dans notre ville Paroisse. Composée d’un Commandant, d’un Capitaine et son Lieutenant, porte enseigne, sergents et caporaux, les dits officiers ont été nommés aux voix, se sont réunis pour Monsieur Louis Jullien GOHIN pour Commandant, et Monsieur Jean Jaques Joachim MARTIN pour Capitaine, et Charles MARTIN fils de Martin MARTIN pour Lieutenant, et … François PONTHAUX pour Porte Enseigne tous quatre ont réuni toutes voix de l’assemblée et sont demeurés tous quatre officiers de notre garde nationale, et ont consenti et accepté chacun, la dite charge, et Pierre DENIS Sergent Major, et pour Sergents Messieurs Jacques GUIDON, Pierre PHILIPPE, Jean Louis DUCNNETIERE, Etienne DUMEURE, et Jean Baptiste BÉGÉ.
Et pour Caporaux Messieurs Antoine CERTAIN, Pierre BERTHI Pierre NEZOT fils de Gabriel, Etienne LEBRUN, Pierre DUBOIS, Jean Nicolas BOUGLEUX, Marin HERMIER fils, Pierre Nicolas NEZOT, Pierre GILBERT, Louis MEUNIER, ont tous accepté de bonne volonté, les dites places, Messieurs les dits Commandant, et Capitaine, Lieutenant, et tous les dits officiers composant notre dite garde ainsi due les soldats, s’obligent de se soumettre pour satisfaire au procès-verbal et décret de l’Assemblée Nationale du dix août dernier, que toutes Municipalités du Royaume tant dans les villes que dans les compagnes, veilleront au maintien de la tranquillité général et que sur … simple réquisition ils s’obligent de se rendre à leur ordre. Et que les dits officiers porteront sur leur habit … épée, les sergents, caporaux …, Les uniformes chacun suivant ses grades et prêteront serment par devant la municipalité et de tous les citoyens de la dite paroisse, et ont signé ce même jour et an. /.

Signatures : NEZOT Maire, DUVAUX secrétaire, plus une douzaine.

Retour liste délibérations

30 mai 1790 : 1er dépôt de plainte par des Gardes Nationaux de Puteaux

Document original
Page 1

Transcription du document ci-dessus :

L’an mil sept quatre-vingt-dix, le trente mai.

Nous Maire et Officiers municipaux, procureurs de la commune et les notables tous composant le conseil de la communauté de Puteaux. Nous nous sommes réunis dans la salle d’assemblée, pour délibérer des affaires de notre commune.

Sont comparus par devant nous Antoine Jean, Denis Jean, Jacques NEZOT, tous Messieurs ou Garde de notre territoire commis par nous.
Lesquels nous ont dénoncé qu’étant en exercice de leur fonction ont trouvé le dénommé Jacques GROMES fils de Louis, et sa femme avec son monde de journée cueillant des poix dans un de ses héritages situé aux Pince Vents  le lundi de la Pentecôte pendant l’Office divins ce qui est contraire aux ordonnances de police et les dits messieurs ont signé leur plainte. 
Signatures : Antoine Jean; Duvaux secrétaire; Plus six dont une croix.

Retour liste délibérations

03 juin 1790 : Acquisition du 1er drapeau de la Garde Nationale de Puteaux

Document original :
Page 1

Transcription du document ci-dessus :


L’an mil sept cent quatre-vingt-dix  le trois juin

Nous Guillaume Nezos Maire, officiers Municipaux, procureur et notable habitant, après avoir convoqué a une assemblée générale et annoncé au son de la cloche en la manière  accoutumée.
Nous nous sommes réunis sur le... devant la principale porte de l’église à l’issue de la messe de paroisse, lieu ordinaire ou nous tenons nos dites assemblées générales, après avoir attendu un nombre suffisant d’habitants, nous avons délibéré à l’effet de faire l’acquisition *d’un drapeau, avons été aux voix, et s’est trouvé que la partie majeure de l’habitant  à délibérer d’autoriser Mr. le Maire d’en faire la dépense des deniers de la Commune, valant l’autorisation a la dépense de cent cinquante livres pour le dit drapeau, dont le présent fait et signé ce même jour et an,

*approuvé la rature d’un mot, et le rajout à la onzième ligne    

Signatures : G.NEZO Maire - Plus une dizaine.

Retour liste délibérations


La Garde du drapeau La Garde du drapeau

04 juillet 1790 : Bénédiction du 1er drapeau de la Garde Nationale de Puteaux

Document original :
Page 1
Page 2

Transcription du document ci-dessus :

L’an mil sept cent quatre-vingt-dix ce jour d’huy Dimanche quatre juillet

La troupe réunie et commandée à l’effet de la bénédiction du drapeau faite par Messire Eustache Louis NOËL très digne curé de notre Paroisse de Puteaux, ayant à sa tête Messieurs les officiers se sont rendus chez Monsieur GOHIN Commandant pour déposer le dit drapeau, ce que Monsieur le Commandant a accepté en témoignant sa reconnaissance à la troupe.
Le drapeau est de taffetas Blanc et a pour ornement  en peinture du côté Droit l’écusson de France couronné, un rosier, un aurore dessin ou est écrit Garde Nationale de Puteaux, et autres ornements. Du côté Gauche est un puits, dessus le dit puits est l’astre du jour dans lequel est l’œil de Surveillance, du côté droit du puits est une charrue, et une gerbe de blé, du côté gauche du dit puits est un cep de vigne garni de son fruit. Le dit drapeau ayant été déposé chez Monsieur GOHIN Commandant ce même jour et an ont signé. 

Signatures : G. NEZO  maire

Retour liste délibérations


08 juillet 1890  - Règlement Militaire de la Garde Nationale de Puteaux. Document original :
Page 1
Page 2
Page 3
Page 4

Transcription du document ci-dessus :

L’an mil sept cents quatre-vingt-dix le huit juillet

Nous Maire et Officiers Municipaux de la paroisse de Puteaux, sur la réquisition et oui le Procureur de la commune avons délibéré ce qui suit.

Savoir faisons à tous citoyens, que nous voyons avec une satisfaction bien douce l’empressement avec lequel la Garde Nationale de cette paroisse s’est organisée et s’organise de jours en jours. Ce zèle pour le bien public mérite à chacun en particulier des éloges et des encouragements. C’est dans cette vue que nous avons arrêté de demander une liste des Gardes Nationaux déjà enrôlés, pour faire afficher et publier même au prône afin que ces zélés défenseurs de la chose commune soient connus et respectés de tous ; en effet est-il rien de plus respectable qu’un citoyen armé pour défendre sa patrie ; nous exhortons  tous les citoyens de cette paroisse à vivre dans l’union la plus parfaite et à concourir à la tranquillité et au bien de la commune ; enfin avons arrêté que Monsieur le Commandant serait prié de remettre le plus tôt possible à l’impression les nom des citoyens enrôlés pour ladite liste, être publiée et affichée pour tous ou besoin sera.

Egalement approuvé par nous, qui doit être observé par la Garde Nationale de Puteaux Commandé par Monsieur GOHIN.

Article premier
L’ordre et la soumission militaire exigent pour le bien du service la soumission des Volontaires aux ordres des supérieurs de grades en grades, qui sont élus pour être à leur tête et cette soumission est absolument recommandé.

Art. Second   
Le service sera commandé au plus tard la veille par billets signés du Sergent Major et non autrement et le lendemain, chaque Volontaire de service aura soin de se rendre au lieu indiqué, l’appel se fera une demi-heure après celle désigné.

Art. troisième
Tout Volontaire qui ne se trouvera pas à l’appel ou il n’aura pas comparu avant l’appel sera appointé d’une double garde et s’il ne s’était point présenté deux heures après il sera remplacé et condamné à trois Livres d’amende.

Art. 4.éme Pour les Volontaires une fois rendus au corps de garde ne pourront s’absenter sous quelque prétexte que ce soit sans permission du Commandant du poste lequel en sera responsable et aura le soin de leur faire laisser leurs gibernes au poste de garde.

Art. 5.éme
Il est expressément défendu à tous les Volontaires de jouer avec leur arme et de tirer le sabre nu sous peine de 30L d’amande.

Art. 6.éme
Toute affaire sera jugée par le Capitaine et si l’affaire était grave il se tiendra alors chez Mr. le Commandant au conseil de surveillance, composé des Officiers et d’autant de Volontaires.

Art. 7.éme
Tout Soldat citoyen qui s’absenterait de son poste sans permission sera réprimandé à la tête de la troupe et à la troisième fois rayé du tableau.

Art. 8.éme
On observera la plus grande propreté toutes les fois qu’il sera question de prendre les armes.

Art. 9.éme
Tout Volontaire qui se présentera pris de vin sera renvoyé et remplacé à ses frais pour le service et condamné à trois Livres d’amende.

Art. 10.éme
Aucun Volontaire ne pourra sortir de Puteaux ni dans l’intérieur avec son fusil sans ordre.

Art. 11.éme
Aucun Grenadier ne sera reçu qu’avec l’agrément de la compagnie, il ne pourra avoir moins de cinq pieds quatre pouces et il faudra qu’il ait fait au moins  trois gardes en qualité de fusiller.

Art. 12.éme
On ne sera remplacé que dans les cas les plus urgents et après en avoir motivé les raisons au Sergent Major qui en fera part au Capitaine qui pourra seul décider si elles sont valables.

Art. 13.éme
Il est expressément défendu de s’arrêter à boire dans un cabaret en faisant patrouille et l’amende sera de 12 Livres pour chaque contrevenant.

Art. 14.éme
Tous ceux qui auraient été rayés du tableau ou qui auront quitté avant deux ans de service ne pourront porter l’uniforme.

Art. 15.éme
Aucun Volontaire ne pourra être sentinelle sans porter les armes, et si étant en faction il quittait son poste il sera sur le champ rayé du tableau, et déclaré incapable de servir ; dans les cas de besoin urgent il avertira le Caporal qui le fera relever.

Art. 16.éme
Aucun Volontaire ne pourra se présenter pour faire son service que dans la tenue la plus sévère sous peine de vingt Sols d’amende, on observe que la propreté des armes fait partie du présent article.

Art. 17.éme Il est convenu que les Volontaires du Bataillon seront obligés de se rassembler tous les dimanches et fête que l’ordre en sera donné, sous peine de vingt-quatre Sols d’amende pour les deux premières fois et être rayé du tableau pour la troisième fois à moins d’avoir prévenu le Capitaine des motifs qui pourraient nécessiter l’absence de tel … et tel …

Art. 18.éme Le prix des amendes sera versé dans les mains du Capitaine de la Compagnie, et celui qui refuserait de les payer trois jours après l’avertissement du Sergent Major  sera mis en prison, jusqu’à ce qu’il y ait satisfait.

Ce présent règlement a été lu et approuvé par tous les Volontaires du Bataillon et sera imprimé et distribué  à chacun d’eux afin qu’il prétexte cause d’ignorance.
Fait au comité militaire tenu chez Monsieur le Commandant.

Art. 19.éme
Les dites amendes seront pour subvenir aux dépenses que le bien de la troupe nécessitera.

Art. 20.éme
Aucune démission ne sera admise qu'elle ne soit demandée par écrit et signée, elle sera adressé au Sergent Major qui la communiquera à l’état-major qui ne pourra dispenser le demandeur de son service que trois mois après et faute de si conformer sera condamné à trois livres d’amende chaque fois qu’il manquera à son service.

Art. 21.éme
Chaque Volontaire sera muni d’une cartouche imprimée qui portera son signalement signé du Commandant et du Capitaine.

Et enfin approuvons le présent règlement qui sera lu publié et affiché ou besoin sera et à nous remis et signé l’original entre les mains de Monsieur le Commandant qui en confirme acte présent et signe ce même jour et ans.

Signatures : Illisible ; DUVAUX secrétaire.

Retour liste délibérations

AN II - Plantation d’un nouvel arbre de la liberté, Destruction du 1er drapeau de la Garde Nationale de Puteaux

Document original :
Page 1

Transcription du document ci-dessus :

L’an deux de la République une et indivisible le septidi jour de la première décade du mois frimaire 
( = 7 frimaire AN II = Mercredi 27 novembre 1793)

Le Commune de Puteaux, en vertu de la délibération en date du quartidi du susdit mois, s’est assemblée et réunis présidé de son corps municipal assisté du comité de surveillance le tout composant les autorités constitués de cette commune à l’effet de procéder à l’érection d’un nouvel arbre de la liberté pour qu’il put prendre racine dans la principale place de la Commune de Puteaux en face de la porte principale de la si devant paroisse à cette cérémonie auguste la commune a ajouté l’autodafé de l’ancien drapeau de la Garde Nationale, de cette commune chargé de quelques signes de la royauté.
Le quel a été remplacé par un nouveau drapeau offert en don patriotique, Jullien GOHIN habitant républicain patriote de cette commune.
Cet objet rempli nous avons procédé à, l’inauguration des bustes de deux apôtres et martyrs de la Liberté (Pelletier et Marat) le discours simple mais énergique relatif à la circonstance a été prononcé par un membre de la commune; l’hommage des bustes a été présenté par un citoyen de cette commune républicaine patriote et président  du comité de surveillance.
Cet acte solennel a été terminé par une fête féérique et un repas frugal dans lequel les sautés qui ont été portés avaient tous le caractère de vrais patriotes républicains.
Et de suite nous avons rédigé le présent procès-verbal qui a été signé de tous les composants.

Signatures : plus de trente signatures.

Retour liste délibérations


Patrouille de gardes nationaux en 1793

Patrouille de gardes nationaux en 1793
Source : Gallica

1871- Fin de la Garde nationale en France.

Suite aux événements de la Commune de Paris, le 25 aout 1871 est votée la dissolution de la Garde Nationale de toutes les Communes de France.

Retour liste délibérations