Généalogie et...

Ecrits - Poèmes

"Vieilles branches" par Michel TOYER

Image du recueilPoème, dédié à Claude Paulet,
extrait du recueil "Au bord du temps qui passe"
(Michel Toyer)









On se prend à souhaiter, désir des plus ardents,
Retrouver un passé à nul autre pareil.
Souvenons-nous d'abord de ceux de nos parents
Qui se sont endormis de l'ultime sommeil.

L'émotion nous étreint : nous les avons aimés.
Nous avons parcouru ensemble un bout de route.
Eux-mêmes en leur temps ont pleuré leurs aînés.
Une génération à une autre s'ajoute.

Et nous voilà gagnés par la noble passion
De rechercher alors quels étaient nos aïeux.
De qui descendons-nous? C'est la grande question,
Qui désormais nous prend bien des jours laborieux.

On fatigue ses yeux sur des vieux manuscrits,
Fichiers d'état civil, registre de baptême
Et actes de notaire ou listes de conscrits,
Inscriptions au cadastre et sur les tombes, même.

Lors, on se constitue un bon carnet d'adresses
Car on s'est découvert des cousins, des cousines
Qui, progressivement, de partout apparaissent.
Ensemble, vieilles branches, retrouvons nos racines!

Oh combien prolifiques, ils étaient nos ancêtres.
Des noms, de plus en plus, emplissent le dossier.
Ah que tout se complique! Les branches s'enchevêtrent
Mais il nous est, bien sûr, interdit d'élaguer…….

Certes, l'on n'est pas fier, mais si l'on découvrait
Quelque particulier possédant particule
Au hasard des archives, sans vergogne il est vrai
Que l'on ressentirait un plaisir majuscule.

Et, toute honte bue, on serait flatté
De descendre d'un prince, même par la main gauche.
Pour un républicain, c'est aussi vérité :
Des génies ont été le fruit d'une débauche.

Grand chineur de l'antique, arpenteur du passé,
On traque obstinément le seul chaînon manquant.
Mais il est prudent de savoir s'arrêter
Avant de remonter au primate gênant.